August Stramm

auteur (1874-1915)

En 1912, la fille d’August Stramm, Inge, rapporte : « Le démon de la poésie s’est emparé subitement de son père, un dieu s’est éveillé en lui. En promenade il emmenait son calepin, s’arrêtait soudain et ygriffonnait quelques mots... »

En 1912, August Strindberg meurt à Stockholm, un 14 mai.

En 1912, disparaissait le transatlantique Titanic après sa collision avec un iceberg gigantesque, un 14 avril à l’aube. Cette pièce, commencée en avril-mai 1914 est achevée en une journée le 14 janvier 1915. Stramm était officier et combattaitalors en Haute-Alsace. Stramm a étudié la philosophie, il pratiquait le violoncelle et l’équitation, il peignait dit-on avec talent.

Marié à une romancière, Else Krafft, il était Inspecteur des Postes à Berlin. Écrire n’était donc pas son métier, on peut dire qu’à ce titre il a construit son œuvre dans un écart douloureux et combien profitable de tout milieu. Il va créer selon ses voix. Herwath Walden écrira à son propos : « La révélation choisit l’artiste qui ne compte pas sur elle, donc jamais un écrivain de profession.» Autodidacte donc, il sera longtemps éloigné des courants artistiques et des débats esthétiques de son temps. Jeune, il avait renoncé, après avoir hésité, à des études de théologie (souhaitées pour lui par sa mère) pour entrer dans l’administration. Son intérêt pour la philosophie le porte à suivre des cours à l’université où il soutient sa thèse à 35 ans...

En 1914 intervient sa rencontre déterminante avec Herwarth Walden qui dirige alors l’importante revue Der Sturm. C’est une date décisive. Son œuvre commence à se faire connaître et à impressionner. Puis, Stramm est réquisitionné et meurt sur le front russe le 1er septembre 1915 dans les marécages proches de la bourgade de Rokitno. Il avait alors déjà pris part à plus de soixante-dix combats. Son ultime correspondance se rapporte à sa vie au front et nous informe de la manière dont son œuvre est en train de s’épanouir croisant l’expérience horrifique des tranchées. Une pensée s’y affirme ses intérêts vers le langage, la notion d’individu et de présence à soi-même.

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texte August Stramm
mise en scène Bruno Meyssat