Jan Lauwers

metteur en scène

Jan Lauwers crée Needcompany avec Grace Ellen Barkey en 1986, rassemblant autour d’eux un groupe de  performers unique dans sa multiplicité et au caractère explicitement international : MaisonDahlBonnema  (Hans Petter Dahl & Anna Sophia Bonnema), Lemm&Barkey (Lot Lemm & Grace Ellen Barkey), OHNO COOPERATION (Maarten Seghers & Jan  Lauwers) et l’ensemble NC, avec notamment Viviane De Muynck. Depuis 2009, Needcompany est artist-in residence au Burgtheater de Vienne.

Les premières productions de Needcompany, Need  to Know en 1987 et ça va en 1989 – qui a obtenu le Mobil Pegasus Preis –, empreintes de l’univers plastique de Jan Lauwers, amorcent un langage théâtral personnel, dont l’une des caractéristiques principales est le jeu « pensant » des comédiens. Cette écriture se retrouve également dans ses adaptations de Shakespeare, Julius Caesar en 1990, Antonius und Kleopatra en 1992, Needcompany’s Macbeth en 1996, Needcompany’s King Lear en 2000 et Ein Sturm en 2001.

Parallèlement, il met en scène Invictos en 1991, le monologue SCHADE/Schade en 1992 et l’opéra Orfeo en 1993 avant de se consacrer de 1994 à 1996 à The Snakesong Trilogy, cycle d’écriture  et de création composé de Snakesong/Le Voyeur, Snakesong/Le Pouvoir et Snakesong/Le Désir dont une adaptation est présentée dans son intégralité en 1998. Invité à participer au volet théâtral de la  Documenta X de Kassel en 1997, il y crée Caligula d’après Camus, premier volet du diptyque No beauty for me there, where human life is rare, dont le second Morning Song remporte un Obie Award à New York en 1999. À la demande de William Forsythe et du Ballet de Francfort, Jan Lauwers conçoit en 2000 DeaDDogsDon' tDance/DjamesDjoyceDeaD. Images of Affection est créé en 2002 à l’occasion du quinzième anniversaire de Needcompany. Puis sous le titre de No Comment, Jan Lauwers passe commande à des auteurs et compositeurs pour proposer en 2003 trois monologues et un solo de danse, autour des thèmes fondateurs de son travail que sont la violence, l’amour, l’érotisme et la mort. 

La création l’année suivante de La Chambre d’Isabella au Festival d’Avignon lui vaut plusieurs prix, dont ceux de la Communauté Flamande Culture 2006 dans la catégorie littérature théâtrale, du Masque du meilleur  spectacle étranger à Montréal et du meilleur spectacle étranger du syndicat professionnel de la critique ou encore du Grand Prix du Mess à Sarajevo. C’est aussi à Avignon qu’il crée en 2006 Le Bazar du homard sur un texte personnel et La Poursuite du vent, monologue interprété et adapté par Viviane De Muynck du roman homonyme de Claire Goll. En 2008, le Festival de Salzbourg l’invite à créer un nouveau spectacle, La Maison des cerfs qui, après La Chambre d’Isabella et Le Bazar du homard, constitue le dernier volet de la « trilogie de l’humanité » : Sad Face| Happy Face. Suivent L’Art du divertissement en 2011, Caligula et Place du marché 76 de Jan Lauwers en 2012 et Begin the Beguine en 2014 sur un texte de John Cassavetes avant la création du Poète aveugle en 2015 et celle à venir en décembre 2017 de Guerre & Térébenthine

Il lance par ailleurs les Needlapbs en 1999, rencontres permettant la présentation d’idées, d’observations, d’esquisses, pendant lesquelles le public découvre différents projets à l’état d’ébauche et dont il résulte parfois des soirées spécifiques intitulée Just for…  

Il réalise également plusieurs projets cinéma et vidéo, dont From Alexandria en 1988, Mangia en 1995, Sampled Images en 2000, C-Song court-métrage sans parole sur le thème de la violence en 2003, C-Song Variations en 2007 et The OHNO Cooperation Conversations on the O.H.N.O.P.O.P.I.C.O.N.O. Ontology la même année. Son premier long métrage, Goldfish Game dont il écrit le scénario en collaboration avec Dick Crane, est dévoilé dans la section « Nuovi Territori » du Festival de Cinéma de Venise, et se voit  désigné comme meilleur film dans la catégorie « Formati Anomali » par la revue italienne Kinematrix. Sélectionné dans divers festivals à Buenos Aires, en Belgique, Suisse, et Allemagne, il reçoit le « Grand Jury Honor for Best Ensemble Cast » du Slamdance Film Festival 2004.

Enfin, outre ses participations à des expositions collectives telles Grimbergen 2002, DARK au musée  Boijmans van Beuningen à Rotterdam, Down to Earth au CC Strombeek, ou Curated by_Vienna09, il expose en solo au BOZAR de Bruxelles en 2007 et 12 publie à cette occasion un premier livre sur ses œuvres plastiques. Ses Déconstructions, composées à partir des débris des musées, ont notamment été présentées à la Haus der Kunst de Munich, et ont été le centre d’une performance marathon de six heures exécutée par l’ensemble NC représentant l’univers mental de Jan Lauwers. De là est né The House of Our Fathers, installation visible à Mannheim, Louvain et Hanovre. 

 

Publié en octobre 2017

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Le Poète aveugle
texte Jan Lauwers
mise en scène Le Poète aveugle