L’écrivain autrichien Thomas Bernhard est né le 10 février 1931 à Heerlen aux Pays-Bas, enfant illégitime d’un fils de paysan autrichien et de la fille d’un écrivain allemand. Il passe une grande partie de son enfance à Salzbourg auprès de son grand-père maternel. En mars 1938, l’Allemagne nazie annexe l’Autriche. Sa mère va s’installer en Bavière. C’est l’époque du nazisme triomphant et le début de l’enfer pour Thomas Bernhard. En 1943, son grand-père le place dans un internat à Salzbourg, où il vit la fin de la guerre. Il suit des cours de violon et de chant, puis étudie la musicologie. En 1947, Thomas Bernhard contracte une pleurésie. Son grand-père meurt en 1949 de tuberculose et sa mère l’année suivante. Atteint lui aussi par la tuberculose, il est soigné en sanatorium, expérience qu’il inscrira dans sa production littéraire. Il voyage à travers l’Europe, surtout en Italie et en Yougoslavie. En 1952, il travaille comme chroniqueur judiciaire au journal Demokratisches Volksblatt.

Il étudie à l’Académie de musique et d’art dramatique de Vienne ainsi qu’au mozarteum de Salzbourg. Son premier grand roman Gel paraît en 1963. il le fait connaître hors des frontières et obtient de nombreux prix. En 1968, à l’occasion de la remise d’un prix littéraire, Thomas Bernhard provoque les institutions avec un discours attaquant l’État, la culture autrichienne et les Autrichiens.

De plus en plus, Thomas Bernhard se consacre à l’écriture d’œuvres théâtrales. En 1969, il se lie d’amitié avec le régisseur Claus Peymann, qui restera un grand soutien tout au long de sa carrière. En 1970, Une fête pour Boris remporte un grand succès au Théâtre allemand de Hambourg. La même année, Thomas Bernhard obtient le prix Georg Büchner, la plus importante récompense littéraire d’Allemagne fédérale.

Il écrit un cycle de cinq œuvres autobiographiques qui paraîtront entre 1975 et 1982 : L’Origine, La Cave, Le Souffle, Le Froid et Un enfant. En 1976 a lieu à Stuttgart la première de Minetti, portrait de l’acteur vieillissant et joué par Minetti lui-même. Deux ans plus tard, Avantla retraite décrit la vieillesse d’un juge allemand célébrant en cachette l’anniversaire de Himmler. En 1985, Le Faiseur de théâtre, véritable machine à injures, cause un grand scandale en Autriche, le ministre (socialiste) des finances et futur chancelier disant que « de telles sorties contre l’Autriche comme dans Le Faiseur de théâtre ne seront bientôt plus tolérées ». mais c’est avec Place des héros, son ultime pièce, que Thomas Bernhard s’attire le plus d’ennuis. M.Waldheim, devenu chef de l’État autrichien, cherche par tous les moyens à empêcher sa représentation, mais la direction du Burgertheater et l’auteur en ont triomphé. La place des héros, au centre de Vienne, fut le lieu d’un discours de Hitler acclamé par une énorme foule. La pièce s’attaque une fois encore à l’hypocrisie autrichienne, au fanatisme et aux méfaits qui en résultent.

Thomas Bernhard meurt trois mois après la première de Place des héros le 12 février 1989 en Haute-Autriche. dans son testament, il interdit la diffusion et la représentation de ses œuvres en Autriche pour les cinquante prochaines années. 

 

Publié en décembre 2016

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