Satoshi Miyagi
metteur en scèneSatoshi Miyagi débute sa carrière d’acteur et de metteur en scène durant ses études à l’université de Tokyo. Dès 1986, il présente des solos où il lie de grands récits à une méthode corporelle proche du Butô et du clown, construits notamment à partir de nouvelles ou de rakugo (contes comiques japonais). Il se fait alors connaître avec une forme associée à du « nouveau clown » qui mêle la technique du conteur à celle du danseur. En 1990, il fonde la compagnie Ku Na’uka avec laquelle il travaille le rapport particulier du jeu à la parole, la place centrale de la musique, la diffusion dans des « non lieux de théâtre » et des répertoires étendus. Il axe la pratique de ses actrices et acteurs sur la gymnastique orientale et selon la formule « deux acteurs pour un rôle ». Il explore le répertoire classique européen, notamment celui de Shakespeare avec Odashima Yushi et celui de Racine avec Watanabe Moriaki, aussi bien que les auteurs antiques, tout en continuant à aborder le répertoire japonais avec des dramaturges tels que Izumi Kyoka, Tsuruya Namboku ou encore Chikamatsu Hanji.
Il est accueilli par les plus grandes institutions internationales. En 1995, il est invité à créer avec Tadashi Suzuki Électre au stade antique de Delphes. Récompensé par de nombreux prix, il adapte et met en scène en 2006 le Mahabharata qui inaugure le Théâtre Claude Levi-Strauss du musée du Quai Branly, et qu’il recrée en 2014 dans la carrière Boulbon à l’occasion du Festival d’Avignon. Nommé directeur du Shizuoka Performing Arts Center en 2007, il adapte Yashagaike de Kyoka Izumi, Peer Gynt d’Ibsen et Le Conte d’hiver de Shakespeare, les teintant de traditions japonaises et de résonances éclectiques. En 2017, il crée Antigone, spectacle d’ouverture du 71e Festival d’Avignon dans la Cour d’honneur du Palais des Papes. Satoshi Miyagi organise chaque année le festival international de théâtre de Shizuoka, invitant des artistes de tous horizons à présenter et créer des spectacles dans un esprit d’ouverture où il y a notamment accueilli Wajdi Mouawad à deux reprises avec Littoral en 2010 et Seuls en 2016.
Concevant le théâtre comme une « fenêtre sur le monde », il met également en place un projet en direction de la jeunesse de Shizuoka.
Publié en septembre 2018