Monique Wittig est née en 1935 en Alsace. Dans les années 1950 elle arrive à Paris et fait des études à la Sorbonne. Son premier roman, L’Opoponax, publié par les éditions de Minuit en 1964, attire l’attention des critiques alors qu’il gagne le Prix Médicis dont le jury se compose de Nathalie Sarraute, Claude Simon et Alain Robbe-Grillet.

En mai 1968, Wittig s’engage dans le mouvement de révolte étudiant et ouvrier. Comme d’autres militantes, elle s’aperçoit très vite que les têtes pensantes du mouvement ne veulent pas partager avec elles leurs fonctions de leader. Elle devient alors l’une des premières théoriciennes et activistes du néo-féminisme. C’est dans ce contexte qu’elle termine Les Guérillères qui sera publiée en 1969. En mai 1970, Wittig co-publie un des premiers manifestes du mouvement féministe français. Pendant les années 1970, elle se retrouve au coeur des mouvements féministes et lesbiens radicaux qui émergent en France. Elle fonde ainsi des groupes tels les Petites Marguerites, les Gouines rouges et les Féministes révolutionnaires. À partir de ces années-là, l’oeuvre de Wittig s’inscrit dans un dialogue critique entre la théorie et la littérature.

En 1973, elle publie Le Corps lesbien et en 1976, avec son amante Sande Zeig, Brouillon pour un dictionnaire des amantes. En 1976, Wittig et Zeig déménagent aux États-Unis.

C’est aux États-Unis que Wittig commence à écrire la plupart de ses essais théoriques dont The Straight Mind, La Pensée straight dans sa traduction française) et la parabole (Les Tchiches et les Tchouches), elle expose les rapports entre le lesbianisme, le féminisme et la littérature. Wittig traduit ses essais du français à l’anglais et vice-versa, son oeuvre devient bilingue. Durant les années 1980, elle revient à la fiction et plus particulièrement au théâtre. Sa pièce, créée et montée avec Zeig, d’abord en anglais comme The Constant Journey (1984) et ensuite à Paris comme Le Voyage sans fin (1985) reprend, dans une version lesbienne, l’histoire de Don Quichotte. Son dernier roman, Virgile, reprend le motif de La Divine Comédie de Dante, mais dans ce cas l’enfer, les limbes et le paradis se situent à San Francisco ! Aux États-Unis, Wittig travaille comme professeur invité et écrivain en résidence dans plusieurs universités américaines. Elle obtient son doctorat avec une thèse intitulée “Le chantier littéraire“ sous la direction de Gérard Genette. Elle devient professeur de français et d’études féministes à l’Université d’Arizona en 1990.

En 1994, elle écrit sa première oeuvre de fiction en anglais, The Girl. C’est cette fiction qui nourrit le scénario pour le film éponyme réalisé par Sande Zeig. Pendant la décennie 1990, Wittig prépare la publication de ses nouvelles dans une collection intitulée Paris-la-Politique (1999) et la traduction de The Straight Mind en français, La Pensée straight (2001).

Monique Wittig meurt brutalement en janvier 2003 d’un infarctus. 

 

Publié en octobre 2016