André Engel

metteur en scène

Né en France, André Engel a étudié puis enseigné la philosophie jusqu’en 1969. Il fait ses débuts de metteur en scène en 1972 dans le cadre du Théâtre de l’Espérance, associé à Jean-Pierre Vincent, avant de développer ses activités au sein du Théâtre National de Strasbourg. À partir de 1982, il mène une carrière de metteur en scène indépendant. Son répertoire ne se limite pas aux textes théâtraux. Il croise les écrits classiques et contemporains et s’attache à parcourir des sentiers inexplorés. Il déplace le terrain du spectacle hors des théâtres dans des lieux insolites : hangar, haras, hôtel, mine de fer – par exemple Dell’inferno, spectacle donné tout d’abord dans une usine désaffectée de la Plaine Saint-Denis en collaboration avec le Théâtre Gérard Philipe en 1982.

Il fonde en 1988 le Centre Bilatéral de Création Théâtrale et Cinématographique, financé par le ministère de la Culture et de la Communication, qui lui permet de coproduire la plupart de ses spectacles. Il met en scène entre autres Lulu, d’après Wedekind (Bataclan, Théâtre des Amandiers, 1983), Venise sauvée, d’après Hugo von Hofmannsthal (Maison de la Culture du Havre, Festival d’Avignon, Maison de la Culture de Bobigny, 1986), La Nuit des chasseurs, d’après Woyzeck de Büchner (Théâtre National de la Colline, 1988), Le Livre de Job, d’après la Bible (Théâtre National de Chaillot, 1989), Le Réformateur du monde de Thomas Bernhard (Centre Bilatéral de création, Maison de la Culture de Bobigny, 1990-1991), Légendes de la forêt viennoise d’Ödön von Horváth (Maison de la Culture de Bobigny, 1992, spectacle nominé aux Molières 1993 pour la meilleure mise en scène), Le Baladin du monde occidental de Synge (Odéon- Théâtre de l’Europe, 1995), Léonce et Léna de Georg Büchner (spectacle créé à la rentrée 2001 à l’Odéon-Théâtre de l’Europe qui valut à Éric Elmosnino, dans le rôle de Valério, le Molière de la révélation théâtrale). À Vidy en janvier 1997, il monte La Force de l’habitude de Thomas Bernhard.

Plus récemment Papa doit manger de Marie Ndiaye, créé à la Comédie-Française en 2003. Enfin, toujours à l’Odéon, Le Jugement dernier d’Ödön von Horváth (2003, reprise en 2004 : prix du meilleur spectacle décerné par le Syndicat de la critique dramatique). L’aventure du Centre dramatique national des Alpes s’achève pour Engel le 30 juin 2004. Georges Lavaudant lui propose alors de rejoindre l’Odéon-Théâtre de l’Europe en qualité d’artiste associé. C’est à ce titre qu’Engel crée Le Roi Lear avec Michel Piccoli aux Ateliers Berthier en janvier 2006, spectacle présenté en tournée en France et repris à Paris en 2007. En janvier 2008, toujours dans le cadre de sa collaboration avec l’Odéon, André Engel met en scène La Petite Catherine de Heilbronn de Heinrich von Kleist, un spectacle distingué aux Molières 2008 (Molière des Compagnies « Le Vengeur Masqué »).

En 2009, il crée Minetti de Thomas Bernhard au Théâtre Vidy-Lausanne, repris au Théâtre National de la Colline.Il poursuit par ailleurs sa carrière de metteur en scène d’opéra, dont les jalons les plus récents comptent Don Giovanni (Opéra de Lausanne, 1996, reprise au Théâtre des Champs-Élysées en 2006), Siegfried (Scala de Milan, 1997), Der Freischütz (Opéra du Rhin, 1999), The Rake’s Progress (Opéra de Lausanne, 1999 ; Théâtre des Champs-Élysées, 2001), La Petite Renarde rusée de Leoš Janáček (Opéra de Lyon, 2000 ; Théâtre des ChampsÉlysées, 2002), K, d’après Le Procès de Franz Kafka, de Philippe Manoury (Opéra National de Paris, reprise en avril/mai 2003). Reprise en 2008 à l’Opéra de Paris de Cardillac de Paul Hindemith, créé en 2005, et Louise de Gustave Charpentier, créé en mars 2007. André Engel a reçu en février 1993 le prix Dominique, décerné par un jury composé de personnalités du théâtre. mis à jour en janvier 2009